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NIGEROPOLIS

19 juin 2013

NIGEROPOLIS : cherté de la vie + coupure d’électricité = sinistre politique ?

Après l’épisode désastreux et ignoble de la Nigelec, auquel s’ajoute de façon connaturelle, la cherté de la vie à Niamey, il urge de dessiner (de vouloir) un futur radieux pour le Niger. Trop de mensonges, de promesses non tenues (cf . INN by example)...
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24 août 2013

Les alliances (symmachiai) politiques, ou véritable perversion de l’art politique ?

Quand deux Titans politiques se querellent voilà ce qu’ils pourraient se dire intérieurement :

La thèse de Mahamadou Issoufou : « Ce n’est pas parce qu’on a un pied dans la tombe, qu’il faut se laisser marcher sur l’autre » (François Mauriac, le monde, 19 août 1998). Et Hama Amadou de répliquer : « C'est proprement vivre les yeux fermés que de vivre sans philosopher» (Descartes, Principes de la philosophie, préface).

Si on peut un tant soit peu paraphraser Michel Onfray, on pourra avancer que toutes les fois que dans un Etat, il y a des troubles politiques, des dissensions politiques vaines,  il y a sans conteste « déficit d’intelligence politique ». 

A la lumière des derniers événements politiques au Niger, à savoir le changement de gouvernement: « Gouvernement d’ouverture », suivi du retentissant retrait des ministres de Lumana, force est de donner aujourd’hui raison à la pensée de Raymond Aron, quand dans la Revue française de science politique, il mettait en exergue cette palinodie entre « catégories dirigeantes »  et « classes dirigeantes ». Dans le cadre du divorce politique intervenu entre PNDS et Lumana, ne sommes-nous pas in situ entre l’immoral et l’amoral ?

Depuis plusieurs décennies, le Niger est dirigé par une « classe politique », qui dialectiquement est devenue une « classe dirigeante » (bourgeoise, insolente et méprisante), qui « fait et défait », « refait et défait » la politique au Niger. Le Niger et sa vitalité sont pris en otages par cette camarilla politique qui ne veut pas laisser [lâcher] le pouvoir comme un fauve qui tient sa proie dans ses crocs. Cette classe politique dirigeante hypothèque l’avenir de la génération future. Elle handicape également la modernité du pays et toutes les chances d’un mieux être pour les Nigériens.

Il faudrait à mon semble réexpliquer ce qu’est la politique et la politeia, en vue d’aboutir à la finalité de la politique et le rôle de l’homme politique dans une République. Si cela est établi, il serait aisé de faire voir en quoi, le sumphéron (l’intérêt général) va au-delà des intérêts partisans. Car ces vaines rivalités intempestives nuisent au bien collectif, au bonheur, à la tranquillité publique, à la sécurité, et en dernière instance à la prospérité économique. 

Raymond Aron, en bon scientifique définit la nature de son objet en ces termes : « Nous appelons catégories dirigeantes, les minorités qui occupent des positions ou accomplissent des fonctions telles qu’elles ne peuvent pas ne pas avoir une influence sur le gouvernement de la société. Autrement dit, la notion de « catégorie » doit soigneusement se distinguer de celle de « classe ».  Notre auteur emploie la notion de « classe » qui est un concept propre à Karl Marx, mais s’en éloigne en mettant plus particulièrement l’accent sur un concept moderne de « classe dirigeante ». Historiquement, c’est-à-dire au temps de Karl Marx, l’Etat était dirigé par une minorité, qu’il nomme la « classe dominante », celle qui dirige, et qui domine l’économie. En d’autre termes, la classe dirigeante est dans l’optique de Raymond Aron la nouvelle oligarchie, cette « classe dirigeante » qui s’est accaparée de l’Etat ; mieux qui essaie vaille que vaille de diriger l’Etat comme une entreprise. Fort heureusement, cette classe dirigeante doit aujourd’hui tenir compte de l’érection d’une nouvelle classe plus dynamique et patriotique, qui lui fait front, à savoir les nouvelles « catégories dirigeantes », dont l’excellente figure se réduit chez Raymond Aron à l’expression « couches défavorisées », regroupées aux seins des syndicats et des corporations. Leurs diverses luttes, et leurs organisations constantes, pour défendre leurs intérêts contre leurs dirigeants et l’Etat, impactent, influencent sur les choix directionnels et étatiques.

A l’examen, il saute aux yeux que si nous actualisons la pensée de Raymond Aron à nos nouvelles réalités politiques, il se dégagera de manière poignante une injustice sociale perpétrée par la nouvelle oligarchie moderne nigérienne, qui n’a pas enterré la vielle oligarchie des sociétés grecques classiques, où le pouvoir a toujours été aux mains d’une minorité que combattait le démos (aujourd’hui la société civile qui défends les intérêts du  démos], c’est-à-dire les plus nombreux, ou ce qu’Aristote appelait la multitude. Lorsqu’il y a lutte politique, (du grec stasis, qui a le même sens que discordes, zizanies, dissensions, troubles politiques, etc.)  dans la société grecque, Aristote la réduisait à cette fameuse lutte qui opposait les nantis (la minorité) aux pauvres (la multitude). Cette lutte à l’époque entraînait inéluctablement la transformation des institutions politiques, induisant du coup un changement drastique de gouvernement. Devant les iniquités de la classe oligarchique, le peuple mettait alors au pouvoir un démagogue (ou un tyran) qui défendra ses intérêts contre ceux de la classe minoritaire.

Le concept de « catégories dirigeantes » a été privilégié au détriment de celle de « classe dirigeante », car aux yeux de Raymond Aron, la société d’aujourd’hui dite classiquement moderne, n’est plus comparable à celle brossée et critiquée par Karl Marx, même si au demeurant les iniquités demeurent. Partant de l’analyse sociologique de notre société actuelle, Raymond Aron n’y voit plus cette dichotomie, entre classe bourgeoise, communément appelée la « classe dirigeante », qui dispose des moyens de production et du capital, et la classe prolétaire, qui ne dispose que de sa seule force de travail. La réalité de cette ancienne lutte de classe, est l’exploitation inhumaine d’une minorité sur la majorité. Toutes les décisions sont prises par le patronat, qui est le dieu absolu de la décision. Aujourd’hui il est aisé de forcer ce parallèle en considérant « le patronat politique nigérien » comme la classe dirigeante, et source de tous les maux du Niger. Or cette classe dirigeante (corrompue, qui excelle dans le partage des postes ministériels et de commandements, dans le vol des biens de l’Etat, et violent allègrement les droits de l’homme), est confrontée de plus en plus aux réticences et aux revendications de la nouvelle classe oppositionnelle : la société civile.

Il est aisé d’observer en effet la nouvelle réalité du pouvoir de décision, qui n’émane plus de la seule capacité de la « classe dirigeante », mais qu’aux seins de tous les syndicats et autres corporations professionnelles, il est juste de parler de nouvelles « catégories dirigeantes » désignées par leurs bases, en vue de défendre leurs intérêts contre le patronat politique et contre les décisions arbitraires de l’Etat. La matérialité de cette nouvelle « force sociale » est assertée par la formule suivante : « Il existe en n’importe quel régime une catégorie que l’on appellera personnel politique, c’est-à-dire une minorité (quelques centaines ou quelques milliers de personnes) qui, conformément à la formule de légitimité et à la traduction institutionnelle de celle-ci, est engagée dans la compétition dont l’exercice du pouvoir est l’enjeu ou encore minorité qui englobe les délégués de ceux qui détiennent le pouvoir. ». En d’autres termes, cette minorité de personnes charismatiques, de délégués et autres en tant que forces sociales, constituent aux yeux de Raymond une la nouvelle classe dirigeante, qui est incontestablement un personnel politique, au même titre que le personnel politique propre à tout régime politique.

 L’analyse de Raymond Aron est d’actualité, car il a observé en sociologue et en scientifique, le nouvel phénomène politique que constitue « la catégorie dirigeante ». Au temps de Marx, nous n’avons pas une telle division des pôles décisionnels. On peut dire qu’il y a eu une évolution dialectique dans le rapport entre l’ancien patronat et le nouveau prolétariat qui s’est érigé en instance de décision, en vecteur de décision.

Or, dans la doctrine marxiste de l’Etat nous savons qu’il n’existe que deux classes antagonistes, les pauvres et les bourgeois. Et nonobstant la démocratie qui est censée égaliser les droits des individus, la même réalité demeure : une « classe dirigeante » toujours plus puissante et dominante, et une classe de pauvres, de défavorisés qui subit l’inégale répartition des richesses.

Toutefois, la nouvelle réalité observée par Raymond Aron porte sur le processus de la prise de décision politique. A qui revient le droit la prise de décision dans une collectivité politique organisée ? Mieux la prise de décision relève-t-elle aujourd’hui de la seule compétence du politique ? Dans le cas du divorce entre Lumana et PNDS, le Président Mahamadou Issoufou est-il le seul compétent (souverain) à décider pour tous ? A désigner qui peut être ministre ?

Assurément non. D’après notre observation, l’homme politique, ou le gouvernant tient compte aujourd’hui du poids politique de ses alliés, de leurs idées. Il tient aussi compte des manifestations des divers syndicats. Nous avons vu en France la force de la rue contre la décision étatique ou de l’assemblée nationale de légiférer contre la volonté des citoyens : ce fut par exemple la grande et longue manifestation des étudiants et des syndicats français contre le CPE, qui fut de gré ou de force rejeter. Ceci pour dire dans le sillage d’Hannah Arendt que ces forces sociales constituent de vrais contre-pouvoirs contre les abus du pouvoir et des assemblées, qu’ils soient du patronat politique ou du pouvoir en place. Donc en pratique, il y a gémellité de comportement entre le Boss de l’entreprise qui essaie de prendre des décisions sans l’aval du grand nombre, ou des actionnaires ; et qui se heurte en fin de parcours au rejet pur et simple de sa décision par les employés, et au plan politique par ses alliés.

Hama Amadou de Lumana a manifestement fustigé cette façon unilatérale, cavalière de Mahamadou Issoufou dans la prise de décision politique : le changement du gouvernement qui n’a pas reçu son aval, son appréciation. Pour Hama Amadou, Zaki a fait fi du poids politique que représentent les députés de Lumana à l’Assemblée et du nouveau quota de ses ministres dans le nouveau gouvernement. Hama Amadou s’est indigné du fait que Mahamadou Issoufou n’ait pas daigné observer un tant soit peu cette règle élémentaire de la démocratie qui commande de discuter entre alliés en vue de trouver, ce qui est bien utile pour tous. Mieux, ce qui correspond à l’intérêt collectif. Visiblement le changement de gouvernement surprise, montre clairement que classiquement les chefs des partis politiques, pour des intérêts égoïstes peuvent court-circuiter leurs amis politiques, et décider sans leurs avis. D’où aujourd’hui, la force de la société civile, qui de simples syndicats, et de sous-systèmes de syndicats, est devenue un cercle de forces, qui par leurs diverses actions, influencent sur les décisions arbitraires, passionnels des dirigeants.

Or toutes ces attitudes ne correspondent pas à l’essence de la Politique, au véritable art politique. Par leurs dissensions politique les alliés, « la classe politique dirigeante », nuit gravement à l’Etat et à sa tranquillité publique. La foire politique, la violence politique que nous expose cette classe politique dirigeante relève tout bonnement de l’immoral et de l’amoral.

La distinction entre immoral et amoral nous est clairement donnée par Jean-Marie Donegani Marc Sadoun en ces termes : « L’immoral, c’est ce qui est contraire à la morale ; l’amoral, c’est ce qui ne ressortit pas à l’ordre de la morale ou ce qui vient avant la mise en place de la morale » (Qu’est-ce que la Politique, Paris, Gallimard, 2007, p. 331). Dans cette perspective on peut en effet caractériser la lutte (agônè), ou le différend entre Lumana et PNDS, comme une violence politique qui fait fi de l’intérêt supérieur de l’Etat, et du sumphéron (l’intérêt général). Ainsi instruit on pourra mieux saisir le sens de la politique.

Qu’est-ce alors la politique ?

Chez Aristote la politique est posée comme nature (sans violence) et la violence contre nature. (p. 330). Autrement dit, si l’homme est défini par essence comme un animal politique, il n’a donc pas besoin de la violence. Selon la Physique d’Aristote, « est violent l’acte qui contraint une chose ou un individu à une motion qui ne peut être conçue comme actualisant sa nature. Il ne peut exister de violence politique dans une conception qui fait de l’homme un animal politique ». (P. 331). Autrement dit, étant donc que l’homme est conçu naturellement comme un animal politique, il va sans dire alors dans la perspective d’Aristote que politique et société sont d’un seul tenant, d’où l’exclusion de la violence dans la politique. La société est donc le lieu de l’affermissement de son être en tant qu’animal raisonnable. Cette raison lui permet donc délibérer sur les affaires politiques en tant que politès (citoyen). C’est seulement lorsqu’il y a velléité de contraindre sa raison que surgit la violence. Dans sa Physique, Aristote avance en effet que : « Est violent l’acte qui contraint une chose ou un individu à une motion qui ne peut être conçue comme actualisant sa nature. Il ne peut exister de violence politique dans une conception qui fait de l’homme un animal politique ». (Jean-Marie Donegani Marc Sadoun, op.cit., p. 331).

Pour Platon : la Politique comme technè, est la science des affaires de l’Etat (Politique, 627). D’où ta politika les affaires de l’Etat. (Dictionnaire Le Grand Bailly, GREC- FRANÇAIS, Rédigé avec le concours de E. Egger, édition revue par L. Séchan et P. Chantraine, Paris, Hachette, 2005, p. 1587). Quant à politeia elle désigne la constitution, ou régime politique. C’est aussi le titre grec de l’ouvrage de Platon que traduit le terme de République. Le concept de politeia est central dans la philosophie politique d’Aristote. Au sens large le terme politeia se réfère au « style de vie d’une cité » (Aristote, La Politique, IV, 11, 1295 b 1). Au sens strict, politeia désigne l’organisation des pouvoirs et des magistratures, auxquels les citoyens peuvent participer selon des modalités variables.

 Pour Jean-Marie Donegani Marc Sadoun, Kant a une approche non violente de la politique, en ce sens que pour la préservation de l’Etat, et afin d’éviter des troubles dans l’Etat, ou toute forme de séditions, il conseille l’obéissance stricte au souverain. Il refuse au citoyen le droit de résister et de désobéir au souverain. Car la désobéissance est impensable en ce que la finalité de la communauté politique n’est pas forcément et inconditionnellement le bonheur, c’est-à-dire la satisfaction naturelle de tous les besoins de l’individu humain en qualité, en quantité et en durée, mais la relation de droit, la sûreté du droit. « Le rôle d’une société politique est de retirer aux individus et aux groupements partiels le droit d’user de la force. La violence est l’acte qui vient contrarier la nature politique de l’homme, quel que soit le caractère premier ou second de cette nature. Et en cela l’individu ou le groupe qui l’exerce met la société en péril parce qu’ils sapent le sentiment de co-appartenance sans laquelle la communauté ne peut subsister » (Jean-Marie Donegani Marc Sadoun, op.cit., p. 334).

Il suit donc que la violence quelle que soit sa nature est l’envers de la politique, elle est donc du point de vue moderne, pré-politique. Elle est toujours un « état de méconnaissance de la co-appartenance humaine, état de méconnaissance de la reconnaissance de l’un et de l’autre » (p. 335).

Cela étant établi, ilme semble pertinent, qu’il faille pour en approcher l’intelligibilité du concept de politique, recourir à l’histoire comme organon. La vraie politique telle qu’elle se déroulait aux heures glorieuses de la polis athénienne au Ve-IVe siècle (communément appelée période hellénistique], ou le citoyen avait le droit de cité, i.e le pouvoir de participer aux affaires publiques, et aux différents pouvoirs,  n’est que le pâle reflet d’elle-même, car des courtisans zélés et des flagorneurs évincèrent les vrais orateurs de la polis pour se mettre au service du roi Démétrios Poliorcète. Il n’y a plus de débats honnêtes, mais des décrets arbitraires pour faire plaisir au nouveau maître de la polis. Etant donné qu’il n’y a plus de vraie politique, de stratèges digne de ce nom, de vrais magistrats, le sage conseille de fuir les affaires publiques de rechercher la tranquillité (hésychia) et la paix (eirenè). Car les conditions minimales d’objectivation du bonheur politique ne sont pas assurées au sein de la polis. Aristote lui-même dans le tard reconnaît impuissamment la fin de la démocratie de ancêtres.

Dans le livre VIII, 1 1337a 11-12, 22-24, 26-29 de La Politique, Aristote explique longuement comment l’Etat doit régler la vie des citoyens et de quelle manière les citoyens [et les hommes politiques] doivent se sentir liés à l’Etat. C’est dans cette perspective que contrairement à la position de Platon qui fait du philosophe le « roi politique » ou le « philosophe-roi », Aristote confère au philosophe un rôle très différent de celui que Platon lui reconnaissait. Le philosophe ne sera pas roi : il ne doit pas gouverner, il ne doit même pas légiférer. Telle fut l’attitude du philosophe Epicure au IVe-IIIe av. J.-C. En revanche, souligne Monique Canto-Sperber, le philosophe d’après Aristote peut contribuer à donner une formation philosophique et à enseigner la vertu politique au législateur, lorsque celui-ci devra rédiger une bonne constitution ou rectifier une constitution vicieuse.

Pour conclure, il faut dire que la tâche de l’homme politique dans un Etat ne consiste pas à susciter des staseis (troubles, des luttes partisanes), mais d’œuvrer en commun à sauvegarder la paix et la tranquillité qui sont les conditions sine qua non du bien-vivre. En face de la menace terroriste, il est d’un impératif catégorique de bannir dans l’Etat toutes luttes politiques, ou corporatistes, et penser au plus haut point à la sécurité collective et à l’intérêt supérieur de la nation.

 

15 mars 2013

Habemus Papam Présidentium

Les oiseaux et le roi soleil.

Esope (VIIe-Vie siècle av. J.-C) a affirmé en toute vérité « que le premier des êtres a été un oiseau, l’alouette ! Avant la Terre » (Aristophane, Les Oiseaux, trad. Du grec par Claude Barousse, Arles, Actes Sud, 1996, p. 58) Il suit donc logique de considérer les oiseaux[le peuple], comme les aînés de la Terre et des dieux, les rois de la Terre. La preuve est donnée par la royauté de l’oiseau persan : « chez les Perses il avait le pouvoir et le rang de tyran bien avant la série des Darius et autres Mégabases » (Ibid., p. 58). N’est-ce pas aussi lui qui dès l’aurore cocorique, réveille toute la cité pour annoncer le début des activités ? Au commencement donc était les oiseaux. Les dieux et les anges dans la mythologie ne portent-ils pas des ailes pour voler. Ne dit-on pas aussi que « la Victoire vole avec deux ailes d’or ». L’amour même paraît-il, a des ailes.

La supériorité des oiseaux sur les hommes politiques, réside dans le fait que depuis les hauteurs, ils ont une vue panoramique sur la res publica. Les oiseaux ont le pouvoir de détruire, de dévaster, de ravager, de ronger, d’être partout sur la terre.

Tout ce que les oiseaux vont débiter dans ce présent propos, s’adresse à tous les hommes politiques d’ici et d’ailleurs, en tant que nous sommes tous selon la formule d’Aristote des « animaux politiques », donc des oiseaux politiques.

A quoi sert-il démocratiquement de vadrouiller par mont et par vaux ? Faut-il toujours faire le même chemin : Seyni Kountché, Ali Chaibou, Mahamane Ousmane, Baré Maïnassara, Tanja Mahamadou, etc., ou comme les pirates politiques (ceux des transitions militaires), sans arriver au but ? Or le but politique est clair est limpide facile à atteindre selon Aristote : c’est de permettre à l’individu de bien vivre (eu zèn). Un Etat qui ne peut pas permettre la réalisation du bien vivre, est un Etat incompétent.

Ô peuples des oiseaux, regardez alors qui vous gouverne ! Regardez de haut qui se soucie de vos misères ?

Depuis des décennies, il n’y a plus une goutte de pluie pour arroser la terre. Le pays ne se meurt pas, mais il vivote, et va de mal en pis. Nous ne retrouvons plus notre adorable pays. Les faux fils du pays nous becquettent tout. Même le pétrole qui commence à couler, le peuple ne sent que la fumée. Putain ! Diable ! Sacrebleu ! Tu as raison. Et voilà que nos frères les taximen à juste titre se sont révoltés la dernière fois, et dans une indifférence totale et révoltante, comme si l’œil de Zeus n’est pas partout. La fine fleur de notre cité qui travaille 24/24h n’est pas respectée ni par ces corrompus de la police, ni par le gouvernement du roi soleil. Nous ne détesterons jamais notre pays, mais les mauvais gouvernants, Ô que si. Qu’ils aillent au diable. Nous réclamons des dignes fils du peuple qui connaissent nos souffrances, et savent comment le peuple galère pour nourrir leurs familles affamées par l’Etat du roi soleil. Une cité nouvelle doit advenir sur la terre.

L’avidité, la cupidité du gouvernement du roi soleil est sans bornes : insupportables et odieux. Le roi soleil abuse de son pouvoir par insolence. Le bien de la patrie pâtit en surface et en profondeur. Le roi Soleil n’est pas venu en sôter (sauveur), en socialiste comme nous l’avons espéré, en humaniste, en président charitable. Mais à l’observation, il fait pire que les autres ogres, les aigles, et les éperviers qui l’ont précédé. Il nous a bernés avec ses promesses : nous n’avons plus de grains à picorer. Ses amis l’ont rendu mauvais, sans aucun égard à notre souffrance abyssale.

Comment un roi soleil que nous avons estimé Bon, peut-il seulement faire volte-face contre les oiseaux qui espéraient mieux vivre sous son mandat ? N’est-ce pas finalement de l’apparence  de roi bienveillant ? Le roi ne nous fait-t-il pas à sa façon des pieds de nez ?

Mais pardi ! Nous sommes des ballots. Aristophane a bien raison de dire que « gouverner c’est faire croire ». Nous nous sommes encore gourés pauvres de nous ! Nous méritons notre nom : des oiseaux sans cervelle. N’importe quel politique vient écraser nos espérances de bonheur, et l’avenir de nos enfants. Faut-il continuer à confier les destinées de tout le peuple des oiseaux à des ambitieux et des vénaux qui ne se soucient que d’eux-mêmes ?

_ Le premier oiseau en colère prit la parole : nous sommes un peuple de « chicanophobes ». Le roi soleil et sa camarilla sont contre notre bonheur. Envoyons une requête à Zeus pour qu’il nous gratifie d’un gouvernement et d’une ville mielleuse. Une cité du bonheur : Nigeropolis. Crénom de dieu ! Voilà bien un dessein magnifique ! Youpi ! Youpi !voilà bien une travaille politique séduisante. Sacrifions vite aux dieux des œufs.

Mais pour que Nigeropolis se réalise, il faut regarder de haut, être grandiloquent pour être digne d’être membre de Nigeropolis : car c’est le nouvel Etat de tous ceux qui veulent vivre pour l’avenir du Niger et de ses enfants. Nous ne voulons plus de ces hommes politiques casques à plumes qui viennent juste pour dévorer les biens de l’Etat, mais de vrais Nigeropolisiens, qui viendront pour diriger pour l’intérêt général du peuple. C’est l’idée de base d’un projet prodigieux sans entourloupe.

Sapristi ! Convoquons vite une assemblée. Spontanément une assemblée générale se forma, les oiseaux désignèrent une ambassade de sages pour aller voir Zeus, afin qu’il punisse le gouvernement de la terre.

Zeus reçut la délégation, mais refusa leur doléance, car dit-il : «  Ô hommes étonnants ! », pourquoi faut-il chaque fois que j’intervienne dans vos affaires ? Cette fois-ci je vous laisse décider du sort du gouvernement de la terre. C’est à vous de décider si vous vouliez éternellement de ces formes archaïques d’hommes politiques.

Les oiseaux quittèrent Zeus, et comprirent ce qui leur restait à faire. Le plus Rambo des oiseaux donna le la : allons crever les yeux de ces affameurs de peuple. Mais à mi-chemin entre le ciel et la terre : une discussion philosophico- politique eut lieu :

_ Le premier oiseau : La politique n’est pas une sinécure : il faut servir l’Etat et le peuple, et non se servir et servir ses amis. Le roi soleil est entouré de goinfres, et de paillards. La remarque de Plutarque est donc juste quand il disait : « « Il faut bien avoir en tête que l’activité politique ne consiste pas seulement à être magistrat, ambassadeur, à vociférer à l’Assemblée, à se démener d’un bout à l’autre de la tribune en discourant ou en proposant des décrets, choses auxquelles le commun des gens ramène l’activité politique… » (Plutarque, Œuvres morales, tome XI, Traités 49-51,796E-F, texte établi et traduit par Marcel CUVIGNY, « Les Belles Lettres », Paris, 1984, p.114). De même ajoute-t-il : « La participation aux affaires publiques n’est pas en effet une liturgie qui prend fin avec le service demandé : elle est le mode de vie d’un animal apprivoisé, doué d’un instinct social et politique, né pour consacrer tout le temps qu’il doit vivre au service de sa cité, du bien et de l’humanité. Aussi est-ce un devoir de participer aux affaires, non d’y avoir participé, comme de dire la vérité, non de l’avoir dite autrefois, de pratiquer la justice, non de l’avoir un jour pratiquée, d’aimer sa patrie et ses concitoyens, non de les avoir aimés dans le passé. Ce sont en effet des choses où nous incite la nature et elle fait entendre ces maximes à ceux qui ne sont pas entièrement corrompus par la paresse et la mollesse : « c’est un trésor pour les mortels que ton père met au monde en ta personne. Et ne cessons pas de faire du bien aux mortels ». (Plutarque, Œuvres morales, tome XI, Traités 49-51,791D, texte établi et traduit par Marcel CUVIGNY, « Les Belles Lettres », Paris, 1984, p.101-102).

_ Le second oiseau : force est donc de reconnaître que le roi soleil et sa camarilla n’ont cure de nos malheurs ? Tous les régimes qui sont passés n’ont pas servi de leçons pour corriger les conduites du gouvernement du roi soleil. Pire, tout augmente. Il paraît que même le prix des intrants agricoles ont augmenté. Pauvres de nous ! Enfin, pauvres d’agriculteurs, misères pour eux. A quoi sert donc le slogan : les NNN (les Nigériens nourrissent les Nigériens) ? Bidon ! Nous ne pouvons même pas picorer ce NNN tellement il sent le mensonge. Une mauvaise graine ce NNN !

Aux noces de NNN, tout le peuple des oiseaux est en liesse. Car à l’évidence, NNN fut un trompe-l’œil. Les pauvres agriculteurs sont condamnés à acheter plus cher les intrants agricoles. Où va le pays de la terre ? Le roi soleil sait-il simplement que nous sommes entrés dans le Habemus Papam pour le peuple ? N’est-ce pas un vendeur d’oracles de pacotilles ?

Le vieux poète Esope a raison de dire que le peuple des sots est ballots, en témoignant tant d’allégresse à leur fossoyeurs, aux vampires de leurs bonheurs. Le roi soleil ne songe plus à ses oiseaux, il veut être heureux seul avec sa camarilla.

Mais aussitôt une voix se fit entendre au loin, au loin encore, dans les intertmondes (métacosmia) de la diaspora des oiseaux qui disait : il y a un temps pour pleurer et un temps pour être heureux. Cessez de vous plaindre peuple des oiseaux. La Nécessité (Ananké) qui est plus puissante que Zeus, a décidé de vous venir en aide. Le peuple des oiseaux aura son Saint François d’Assise. La finale du gouvernement du roi soleil va se jouer prestissimo. Pourquoi ?

À une échelle mathématique, mouts raisons permettent de rendre raisons de l’échec de ce gouvernement du roi soleil, car le pays est devenu invivable : pour un oiseau qui a grandi sur la terre, la réalité est poignante, cuisante, car de 1980 à 2013 on estime rationnellement et économique, qu’un peuple et ses oiseaux doivent s’épanouir progressivement, et jouir de la prospérité économique du pays. Or, au pays du roi soleil, c’est pratiquement l’inversement. Le peuple s’enfonce vertigineusement dans les abîmes de la pauvreté induite par la mauvaise praxis politique égocentrique. En guise de preuves palpables : 1 boîte de sardine en 1980 était environ à 100fcfa (je reste dans les chiffres ronds pour faire court), avec 300 ou 500 fcfa on avait un bon poulet et à la maison toute la famille est contente, car le Pape de la maison est capable d’acheter plus. Le lait caillé (la solani) produit par des usines installées au Niger, était à 25 fcfa. Pour finir, la chose la plus précieuse pour un Nigérien digne de ce nom : la viande de mouton, celle de Maï Nama (le bouché) était accessible : toutes les femmes nigériennes sont heureuses quand le chef de mari le soir rentre après le service avec un bon et gros paquet de viande de 2000 à 3000 cfa, toute la famille est en liesse car on va se ragaler à l’excès. Or aujourd’hui, hélas manger tous les jours de la viande ou du poulet au Niger, est devenu un privilège réservé uniquement aux plus nantis, ou aux corrompus, car avec le salaire de l’honnête citoyen, il est impossible de se donner de tels luxes.

Cette situation inique n’est pas pour déranger le roi soleil et son gouvernement. On a comme l’impression qu’ils ne savent  même pas combien coûte un poulet, et un kilo de viande de mouton à Niamey, et au marché, combien coûte la tasse d’oignon, ou de piment et autres denrées. Comment peut-on gouverner si on ne sait même pas comment vit son peuple. Pire, le transport des urbains laisse à désirer, il vous suffit simplement d’assister à la descente du boulot vers le rond Lako, pour se rendre compte de la galère des populations qui attendent des heures un taxi, ou un véhicule pour rentrer chez elles. Alors qu’il est possible de régler cette situation pour s’approcher mathématiquement du telos (but= bien vivre) aristotélicien.

C’est en considération de tous ces cas extrêmes et d’autres dont notamment la question des locations des maisons qui sont à des prix exorbitants, qui rebutent et indignes, que nous considérons que le roi soleil doit se ressaisir et gouverner avec justice et équité. Si avec 2000 fcfa au Niger, un citoyen honnête ne peut pas bien nourrir sa petite famille, alors le roi soleil doit partir. Il n’est pas digne de représenter les intérêts du peuple des oiseaux.

 Conclusion :

►1-C’est une douleur qui me fend le cœur que de proclamer le retour à la case de départ, ou pire. Être ignorant en politique est la pire des maladies. L’Etat n’appartient pas à un groupe de maquignons, mais au peuple des oiseaux : « tout l’univers appartient aux oiseaux, le proche, le lointain, et le bas et le haut, voilà le message qu’il porte ! » (Aristophane, Les Oiseaux, trad. du grec par Claude Barousse, Arles, Actes Sud, 1996, p. 54). Un « trompeur polymorphe en toute circonstance », tel a été le roi soleil.

Le Coryphée s’adresse au roi soleil : Pourquoi faut-il diantre attendre que nos becs vous mettent en charpie, pour que vous daigniez donner au peuple des oiseaux ses droits ?

Le Coryphée fit assavoir au roi soleil qu’à partir de dorénavant les oiseaux ont prit les rênes de leurs destinées. Ton pouvoir est fini, car comme les Soleils des indépendances tu n’as rien apporté. Tu n’es plus digne de recevoir des ailes pour voler avec nous. Sous ton masque de pseudo socialiste, tu incarnes en réalité, l’anti progrès : tout piétine sur place. Si le vieux soldat-oiseau n’avait pas commencé certains chantiers, on peut dire que ton gouvernement n’a rien apporté au pays du soleil : rien de nouveau sous le soleil.

►2-Le fameux projet politique NNN, n’a finalement concouru qu’à créé un blocus entre le gouvernement de la terre et les oiseaux. A vouloir régir les hommes tels des oiseaux dans des cachots d’arrière, on échoue à bien gouverner. Le roi soleil a manqué de phronèsis (de sagesse pratique), il s’est laissé corrompre par les délices du pouvoir. Conséquence, il finit lamentablement. Les oiseaux décrétèrent alors que dorénavant seuls les oiseaux seront les dieux des oiseaux. Nous prendrons un chef qui viendra du peuple, qui va restaurer comme en informatique tous les prix au point Zéro au nom du bien vivre, et non des chefs en boubou ou qui adorent les véhicules 4X4 rien que pour aller à la mosquée. Alors que même le Pape François 1er se contente de peu, n’abuse pas des biens du pouvoir.

Pour une période de purification de la terre d’une durée céleste de 100 ans, le pouvoir fut retiré aux hommes politiques. Car Esope a enseigné : « Si l’un de vous élève des oiseaux dans le cachot d’une arrière-cour, nous lui demandons expressément de leur rendre la liberté. Si vous refusez d’obtempérer, c’est vous, à votre tour, qui serez capturés par les oiseaux et enchaînés parmi nous pour servir d’appeaux » (Aristophane, Les Oiseaux, trad. du grec par Claude Barousse, Arles, Actes Sud, 1996, p. 93)

 

19 janvier 2013

LA FACE CACHEE DU TERRORISME DJIHADISTE

Le Code pénal français en son article 421-2-2 réprime le financement du terrorisme en ces termes : « Constitue également un acte de terrorisme le fait de financer une entreprise en fournissant, en réunissant ou en gérant des fonds, des valeurs ou des biens quelconques ou en donnant des conseils à cette fin, dans l’intention de voir ces fonds, valeurs ou biens utilisés ou en sachant qu’ils sont destinés à être utilisés, en tout ou partie, en vue de commettre l’un quelconque des actes de terrorisme prévus au présent chapitre, indépendamment de la survenance éventuelle d’un tel acte » (Code Pénal, Yves Mayaud, Dalloz, 2005). Cette répression concerne donc tant le privé, ou un particulier, qu’un Etat.

Or, en Afrique, notamment dans les Etats du sahel, il y a une réalité qui n’est pas suffisamment obvie (évidente) pour la majorité des esprits. Après la légende du terroriste Kadhafi qui finançait les terroristes de tous horizons, car lui-même étant un terroriste par excellence, commanditait certains attentats un peu partout dans le monde ; s’ouvre la légende Qatarie du terrorisme international.

 Pour le cas malien, même en l’absence de preuves probantes, il est indéniable que le Qatar a souterrainement une complicité co-respective, qui peut s’entendre juridiquement et simplement comme « une participation par juxtaposition ». En d’autres termes, « tout coauteur est aussi complice dans la mesure où il aide les auteurs coauteurs dans la commission de l’infraction. La qualification de l’infraction concerne tous les participants même si l’un d’entre eux n’a pris que faiblement à l’action délictueuse. » (Dictionnaire de droit, Annie Brziz Ayache). Cette définition suffit amplement pour incriminer l’Etat du Qatar de participation criminelle et terroriste. Au Mali et ailleurs en Afrique, il existe des ONG sous couvert du Qatar qui œuvrent dans le cadre humanitaire, et en même temps, à l’issu des aveugles sont en réseau avec les Islamistes barbus dans le grand dessein ultime de démanteler les institutions démocratiques.

Ces ONG gèrent des fonds qui sont destinés au soutien du terrorisme islamo-djihadiste, après la cause humanitaire. Ceci pour dire que l’ogre terroriste djihadiste ne vit pas que de prises d’otages, et de trafics de drogues et d’armes, mais en catimini, il y a la main du grand donateur extérieur. Le drame des Etats africains vient de leurs dirigeants, plus préoccupés par leur prestige, leur pompéeité (Pompée), que de la menace qui couve dans l’Etat. Au constat, la cupidité, la vénalité de nos dirigeants africains ont laissé la porte ouverte au Qatar qui par une kyrielle de voies, alimente l’essor de l’islamisme fondamentaliste. D’où encore ma seconde crainte : l’islamocratie n’est-elle déjà pas en route en Afrique. 

19 janvier 2013

Les Talibés, ces laissés- pour -compte.

La famille est le cadre qui permet à un enfant, à un jeune d'apprendre des valeurs, de sédimenter sa personnalité, son Moi comme dirait Sigmund Freud. Mais il se trouve quand Afrique, une grande masse de jeunes, des enfants sont privés très tôt du milieu familial, pour revenir quasiment à l'état de naturel, à cause de leurs maîtres coraniques, qui n'a cure de leur éducation. Il suffit simplement de mettre les pieds dans un Etat du Sahel en Afrique pour constater cette poignante réalité, crûment ce sacrifice des jeunes par leurs familles.

La cause est facile à trouver: la pauvreté, famille nombreuse (polygamie), croya

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nce religieuse: peut-être qu'avec l'école coranique, l'enfant va devenir un grand marabout, ou un grand Cheick comme au Sénègal. Mais au total, certains seulement :2/4 sur 10 talibés arrivent à bond port. La troupe, mieux la horde de talibés ainsi que cette images le prouve, se promène dans les rues des capitales à la recherche de la pitance du maître marabout. De plus en plus leur nombre augmente. En matière de tranquillité publique et de sécurité publique, cette réalité doit inquiété un Etat bien constitué.

Lors des baptêmes les talibés sont là, ils nous regardent avec des yeux perçants, tels des vautours. Difficiles de les chasser, tant qu'il y a encore des restes de riz, ou des os qui traînent dans les plats.Ils se débrouillent tant qu'ils peuvent pour rapporter des pièces de monnaies au Roi marabout. Au petit marché de Niamey, j'ai rencontré un groupe: ils m'ont expliqué comme il faut désinfecter des salades et des tomates avant de les manger,et avec quelle eau? Il fallait voir comment ils trempaient les salades et les tomates avec pour unique désinfectant du sel.

Ceux qui ont coupé le cordon ombilical avec le roi marabout et avec leurs familles, s'adonnent à la délinquance: petits vols de sacs, consommation de drogue.

A long terme, ces petits délinquants sans un encadrement efficient seront exposés à la criminalité, et de fils en aiguille on peut en effet s'attendre à une troupe Spartacus de talibés à la recherche de leurs droits dans la République. Mais quelles que soient nos théories, le temps reste le grand magicien, c'est lui qui confirme ou infirme les hypothèses.

Approfondissement: L'Enfant Talibé dans le miroir de LACAN (Edition, Edilivre)

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29 décembre 2012

NIGEROPOLIS : Le métier de policier au Niger : faut-il parler de pratiques déviationnistes?

 

Le philosophe, c’est connu, depuis Socrate est celui qui dérange, qui réveille ses concitoyens, car il pose des questions, là où le commun des mortels a peur, ou n’ose pas s’interroger. Or, s’interroger, c’est justement au sens de Socrate être sur le chemin de la vérité. L’officier de police, ne fait pas autre chose que philosopher, c’est-à-dire : s’interroger, poser des questions, en vue d’établir la vérité. Mais, hélas, il y a des policiers qui ne respectent pas l’éthique de la police, a fortiori la conduite du sage philosophe ; ils se laissent corrompre par leur métier, comme les hommes politiques non vertueux, une fois qu’ils accèdent au pouvoir.

Suite à une sollicitation d’un neveu, j’ai tenu à proposer une modeste réflexion sur le métier de policier. Le coup de gueule de mon neveu est que la police particulièrement à Niamey ne fait pas convenablement son travail. Osons d’emblée l’avouer, la question de l’exercice normal de la fonction de policier au Niger et en Afrique en général est fort complexe. Loin de moi donc la prétention de la traiter exhaustivement, car son objet relèverait d’une véritable étude doctorale. Je me contenterai juste de montrer des cas de défaillances, mieux des infractions commises impunément par les agents de la police. C’est cette même police, à la solde de tout régime autocratique, qui un 9 février 1990 sur le pont Kennedy a ouvert le feu sur trois (3) de nos camarades. L’usage disproportionné de l’usage de la force par police, a contraint le président Ali Chaibou de considérer cet acte de « bavure policière ». L’assassinat le 6 décembre 2011 à Zinder d’un collégien (Mahamane Lamine Maikanti), vient corser la nature de la police : assassins d’étudiants. Que Dieu bénisse les camarades et leur accorde le paradis : « la patrie ou la mort nous vaincrons » !

Cette police ne respecte pas les droits de l’homme et viole de façon flagrante ses missions premières telles que stipulées par l’article12 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée ».

La police dans un Etat bien constitué, en tant que force publique instituée, a la mission de protéger les personnes et leurs biens ; d’apporter la sécurité aux citoyens au sens de l’article de 2 de la dite déclaration : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ».

Or telle n’est pas la réalité en Afrique, et au Niger en particulier. Pour dire les choses terre à terre : les policiers au Niger se mettent d’abord en sécurité. Dans le langage quotidien, on dit que le policier travaille d’abord pour l’Etat : 50%, et ce qu’il extorque, ripouille (ripoux), il l’empoche. De fait, le travail annexe des 50% rentre dans sa trésorerie. Crûment, le policier aujourd’hui au Niger, n’est plus un simple agent de l’agent, mais un affairiste.

Pour celui qui connaît le Niger de la période qui va du président Seyni Kountché à la fin de la présidence éclaire d’Ali Chaibou, il est [permis] possible de dire que 80% des policiers vivaient à l’époque de leur salaire, et font bien leur travail. Mais depuis que le Niger était rentré dans des cycles ininterrompus de coups d’Etat, de transition en transition, de gouvernement militaire à gouvernement civil, le policier et le militaire ont appris à se sucrer contre les intérêts de l’Etat. La corruption, l’affairisme sont devenus des activités secondaires du policier.

J’aimais bien dire à mes élèves de terminales que le jour où au Niger on supprimera les chauffeurs de taxi, et les transporteurs de marchandises de tous genres qui arpentent les routes de la capitale, les policiers vont passer une vie de vache maigre, voire démissionner, car leur seconde vie est ombilicalement liée aux chauffeurs de taxi et des transporteurs.

Le policier au Niger s’enrichit sans vergogne aux yeux et au su de tous. Dans le segment de période que j’ai proposé [Kountché-Ali Chaibou], un policier ne pouvait pas avec son salaire se payer une moto suzuki, ou yamaha à l’époque. Or, aujourd’hui dans la capitale du Niger (Niamey), il y a des policiers qui ont des maisons à eux, des voitures, des motos, plusieurs femmes [signe que les affaires marchent] etc. Le salaire de l’Etat pour certains, est destiné à leur compte d’épargne bloqué.

Pour un policier qui a été placé à un endroit stratégique de la capitale, il ne peut que se frotter ses mains car la journée va être juteuse : contrôle de pièces  sur contrôles de pièces, la cible : les taxis et les camions et gros camions. Généralement vous les trouverez vers le rond Musée national, carrefour Palais des congrès, vers la montée El Nasr, vers le rond Lako, rond point Complexe, etc. J’ai même enregistré en vidéo un cas flagrant de peur panique d’un chauffeur de camion de Katako, qui voulant justement éviter les policiers, a perdu les pédales et s’est engouffré dans le bassin d’une fontaine juste à côté du Palais des Congrès. Heureusement qu’il y a eu plus de peur que de mal.

Du matin au soir les policiers ponctionnent les populations. Moi ami Mallam Wada et son Association de lutte contre la corruption et d’autres ONG, ont beau véhiculé des messages de lutte contre la corruption, cette prévention ne peut pas marcher dans le milieu des policiers. Partout, dans tous les secteurs ou vous rencontrerez un policier ou des policiers, ne soyez pas étonné : il ne travaille pas pour la République, il travaille pour se mettre dans la poche.

Si vous suffit simplement de vous présenter à un poste de police, ou au commissariat central : des hommes aux femmes [contaminées], tout le monde trafique, tout le monde « mange ». Pour avoir un papier qui demande juste une petite signature séance tenante, on ne vous l’établira pas tant que vous ne laissez pas une ou deux pièces, ou pour d’autres papiers, des billets de banque pour faire « accélérer », pour suivre de près votre dossier. Et quand ce sont des affaires criminelles, c’est du pareil au même. On ne met en prison que celui qui n’a pas de billets de banque pour glisser sous le bureau du chef, de l’officier de police. On ne dit pas que l’on corrompt, mais c’est pour la bière de l’officier.

Mais il n’y a pas que les chauffeurs de taxi et les chauffeurs de camions qui subissent les exactions des policiers, qui sont victimes de la « piraterie policière » ; les citoyens sont aussi las des pratiques des policiers : les motards, les belles bagnoles sont aussi des cibles privilégiées. Pour les motards ce sont des contrôles intempestifs de ports de casque, d’assurance, etc. Et en période de veilles de fêtes nationales ou religieuses, la police est à tous les artères de la capitale, on se croirait alors à une alerte de Tsunami.

Face à ces comportements dont la liste est longue à établir, les citoyens ne se sentent pas en sécurité avec des policiers corrompus, dépouilleurs des biens et des personnes. D’où notre question initiale : le policier exerce-t-il réellement son métier ? Quel devrait être alors le vrai métier de la police ?

Pour répondre à ces questions j’examinerais d’abord ce que n’est pas le métier de policier partant de cas éloquents ; puis je montrerai en comparaison avec la police en France ce qu’est le vrai métier de police.

►Le premier cas m’a été rapporté un jour par un autre neveu. Je vais donc vous exposer substantiellement les faits:

_« Nous étions 4 copains, me dit-il, et un week end j’ai pris la voiture des parents pour aller faire un show avec mes potes. Je sais bien conduire, mais je n’avais pas de permis à l’époque, c’est pourquoi généralement nous les jeunes nous circulons la nuit pour éviter la police la journée. Vers 22h j’ai pris la direction du plateau et je descendais vers le boulevard de la morgue nationale. Il y avait un feu de stop juste avant le bâtiment des Palais des Congrès. Comme il faisait tard, je me suis dis bof ! Certainement les « poulets=flics » se sont déplacés. Je ralentis et j’engageai sans respecter le feu rouge. Et malheur à moi, il y avait deux poulets [=policiers] embusqués qui nous ont barrés la route nous forçant à nous garer sur la bordure. Mon cœur sautait comme une cloche d’Eglise : le premier policier sans nous saluer nous intima l’ordre de descendre du véhicule et de lui présenter permis et les autres pièces de la voiture. Il les prit, puis retourna trouver son collègue. Il avait une torche, et jeta vite fait un coup d’œil sur les papiers. Mais comme je n’avais pas de permis, mon sort s’est gravé. Avec arrogance il revient vers nous, et dit :

_ Vous reconnaissez que vous n’avez pas de permis ?

_ Oui je chef, répondis-je !

_ Vous avez brûlé un feu, et vous avez exposé la vie de vos amis, et peut-être d’un autre s’il y avait un autre usager ?

_ Oui chef, je me rends compte maintenant.

_ Donc normalement c’est du pénal ?

Pénal ? Je n’ai pas compris ?

_ Je veux dire tu vas en prison, mon gars.

Dès qu’il a dit prison, j’ai compris que c’est pour me dire que mon cas est négociable. Parce que moi je n’ai tué personne pour aller en prison. Après il me dit va voir avec tes amis et réfléchissez. J’ai compris le message : ça veut dire rassembler ce que vous pouvez mettre dans nos mains pour faire passer l’amende. Nous n’avons au total que 5 000 cfa. Je partis les rejoindre et je lui susurrais en bas que j’ai un truc pour lui dans la main droite. Il prit la somme et fit mine de ne pas être satisfait, et nous ignora. Pendant au moins 1h, on ne connaissait pas notre sort. C’est seulement quand l’heure à laquelle ils devraient quitter leur position était arrivée, qu’il cria vers ma direction : Venez ! tenez et foutez le camp. Ils empochèrent nos maigres 5 000 cfa, et notre soirée tomba à l’eau. Cette histoire est donc un cas de corruption flagrant. Au lieu d’appliquer la loi, les policiers monnayent la loi.

►Le second cas est celui d’un petit voleur qui a défrayé la chronique dans le quartier Banizoumbou.

Ce jeune a créé la psychose, la panique et l’insécurité dans le quartier. Chaque nuit, une maison dans le quartier était victime de son passage : il prend systématiquement tout ce qui peut se vendre. La rumeur a fait une traînée de poudre jusqu’au chef de quartier qui a demandé aux jeunes du quartier d’organiser les nuits des patrouilles, et de siffler lorsqu’un groupe l’aurait appréhendé. Il a fallu une semaine pratiquement pour lui mettre la main dessus. Il avoua qu’il n’était pas du quartier, et qu’il quittait Yantala pour venir opérer à Banizoumbou. Le groupe qui l’a appréhendé l’a conduit au commissariat de Boukoki après l’avoir bien bastonné. Or, il se trouve que dès le lendemain un des hommes de la patrouille qui l’a appréhendé la veille le reconnut et lui demanda par quel diable il était encore dehors ? Avec un sourire au coin, il lui répond :

_ Hier, c’était hier. Vous m’avez bien rossé. Mais quand on est habitué aux policiers, on peut se tirer d’affaire. Chaque fois que je me fais choper, j’ai toujours un billet de 2500 cfa que je garde sous mon slip. La nuit on nous garde, et vers 8h l’inspecteur demande à son brigadier de libérer ceux qui ont donné l’argent de la bière.  Tu crois que l’inspecteur de police [O.P= officier de police] va veiller toute la nuit et rentrer chez lui les poches vides ? Rien que pour admirer nos sales gueules ? Ceux qui n’ont pas pu payer l’argent de la bière sont conduits au commissariat central, et de là-bas au tribunal de police. Et il continua son chemin. Putain alors se disait le jeune du quartier : si les voleurs ne peuvent pas aller en prison, nous serons toujours en insécurité. Quelle police !

Le rançonnage des filles de bars et des sisters.

Le Niger est un pays moderne et laïc. Ce dernier terme, les islamistes aujourd’hui ne veulent pas l’entendre en Afrique. Pour eux laïcité signifie dévergondage, licence, débauche, et j’en passe. Il y a cependant une réalité qui est manifeste aux yeux de tous, et ce depuis le régime de Seyni Kountché jusqu’à aujourd’hui : il y a plus de bars+Night clubs que de mosquées dans la capitale. Cette pléthore de Bars et night clubs répondent à des nécessités économiques. Les bars et les night clubs payent des taxes et des impôts chaque mois. Economiquement, ce sont des entités indispensables dans un Etat laïc qui respecte par ailleurs les libertés fondamentales des citoyens, le droit de commerce, etc. Bref. Revenons à nos moutons.

Dans les bars, il y a des filles qui travaillent, et généralement ce sont des filles qui viennent des pays de la côte : Bénin, Togo dont la plupart s’acquittent de leur permis de séjours, et des visites médicales. Dans l’année au moins deux à trois fois, les policiers en concertation avec le service de la police Judicaire, font des descentes (contrôles) dans les bars pour « ramasser » manu militari ces citoyennes d’un autre Etat, sans aucun ménagement : intimidations, insultes, bastons, coups de pieds dans le derrière, bref de la violence physique à la personne. Ce calvaire continue jusqu’au commissariat et à la Police judiciaire. Pour celles qui ne sont pas à jour, une amende est demandée, sinon la personne risque de passer des jours en garde à vue prolongée (3X 24H, et plus) comme si elles étaient des terroristes. Quand ces filles n’ont pas des sous sur elles pour payer l’amende, ce sont les copains (généralement des Nigériens) qui sont appelés en catastrophe la même nuit pour les faire sortir. Celles qui n’ont pas de copains attitrés, ce sont les familles, ou le gérant du bar qui vient régler le montant, pour se faire rembourser par la suite.

La violence sur les filles de bar doit cesser. Car en les bastonnant, en les rouant de coups, la police s’expose, commet délibérément un délit : violence physique sur une personne non violente. Aux dires des victimes, il paraît même qu’à la P.J (Police Judicaire), il existe de véritables instruments de torture. Comment dans ces conditions peut-on parler d’Ethique, de respect de la dignité humaine ? Avons-nous seulement des policiers professionnels ?

Dans les quartiers, normalement dans chaque quartier de la capitale, il existe des maisons closes le matin, mais ouverte la nuit. La nuit appartient aux sisters, les filles de joie, des sortes de Gïsha africaines à l’état pur : Nigérianes, Ghanéennes, et des nigériennes également. Leur calvaire, c’est encore la police, notamment les patrouilles de police. Quand la patrouille tombe par chance et par malchance sur un groupe de sisters, elles vont passer de sales quarts d’heures au commissariat de police du quartier, ou au commissariat central. Là-bas encore violences, insultes, maltraitance, des coups, etc. Certaines sont même agressées sexuellement. Il saute clairement aux yeux, la police abuse de son pouvoir contre les étrangers dans la capitale. Certaines patrouilles vont jusqu’à réclamer des sous aux sisters pour les libérer séance tenante. Pénalement, il y a rançonnage, ripouillage [ripoux]. Toutefois, il reste, selon une source digne de foi, qu’au meilleur ou au pire, certaines sisters sont les protégées des flics : rackettage, comme on en trouve de plus en plus dans les réseaux des El Hadjs : les puissants de la capitale.

Au total, on ne peut pas dire que la police est complètement pourrie, mais certains flics font du trafic, du fric contre l’Etat. Tous ces comportements de « pirateries policières », dégoutent les honnêtes citoyens qui n’ont plus confiance à certains policiers devenus vénaux. L’administration est juste une couverture pour exceller dans la pratique de l’extorsion de sous aux citoyens.

►Les El Hadjs, les grands commerçants voyous et les ripoux.

Lorsqu’on est El Hadj tout-puissant au Niger, on ne craint pas la police. Certains policiers sont les petits des El Hadjs. Quand un El Hadj commet une infraction à la loi, par exemple lorsqu’il écrase un individu avec sa voiture, ou qu’il est convoqué au commissariat par ce qu’il n’a pas respecté un contrat d’affaire, il ne se présente pas, il appelle son petit inspecteur qui s’occupera de l’affaire, parce qu’à la fin de la mission, il y a toujours une enveloppe pour l’inspecteur. Certains El Hadjs sont tellement puissants que leur seul nom suffit au policier de vous laisser partir. Les El Hadjs de Katako, du grand marché, ceux qui détiennent des parcs de vente de voitures, etc.

Lorsqu’on s’occupe de sécurité de publique, on ne peut qu’être abasourdi de constater avec quelle facilité, quel laxisme, aujourd’hui le privé s’immisce dans l’institution policière. Pour la simple et bonne raison que la police est mal payée et forcément corruptible. Le pire, est qu’aujourd’hui on a une police politisée et partisane. Et cette situation est pernicieuse pour les lois, la sécurité, les droits de l’homme et des citoyens.

Pour plier ce panier de faits, je m’en vais vous donner le cas le plus outrageant.

►Je rentre en 2010 à Niamey, depuis Paris Orly jusqu’à Casablanca, aucun Policier ne m’a emmerdé. Il a fallu atterrir dans mon propre pays pour qu’un policier ripoux me fasse la remarque : Tu viens de la France ? Oui ! Tu es étudiant ? Oui ! Etudiant, Etudiant ! Il vérifie mon passeport, mon titre de séjour ! Il traîne encore, il n’arrive pas à se résoudre à me mettre le cachet d’entrée. Quand il a compris que j’étais maintenant fâché, et qu’il n’aura aucun kopeck avec moi, alors je sortis ma carte de sécurité publique. Là il me sourit. Et il me répond : chef, c’était juste pour discuter. Il mit le cachet d’entrée à l’envers sans faire attention. J’étais dégoûté. J’avais l’impression de revenir huit ans en arrière où on pouvait glisser un billet de 1000cfa dans le permis pour avoir la paix avec un policier.

Ce comportement du policier m’a inquiété, car en matière de sécurité et de lutte contre le grand banditisme et le terrorisme, l’aéroport Diori Hamani devrait être une zone de haute sécurité. Mais maintenant, je doute fort, car ce ne sont pas tous les policiers qui sont blanches neiges.

Après avoir montré quelques faces sombres du métier de policier, abordons maintenant ce qu’est la quintessence, la substantifique moelle du métier de policier.

  1. Petite histoire de la police.

L’étude de la police en France a longtemps été un objet « sale », qui a suscité bien d’a priori, voire des appréhensions. La police n’aime qu’on fouille dans ses activités, dans son histoire. Il y a en effet beaucoup d’ombre derrière l’histoire de la police en général. La preuve est simple à établir, car jusqu’à aujourd’hui, les autorités de la police nigérienne refusent de faire la lumière sur les assassinats des étudiants du 9 février 1990, et celui du 6 décembre 2011 à Zinder d’un collégien. L’institution policière est prompte à mettre de l’opacité dans ses bavures, dans ses crimes, sans désigner de coupables. Toute son histoire est entachée de sang, car la police est <l’exécutrice des basses besognes> du pouvoir, hier, aujourd’hui comme demain. C’est donc peine perdue pour un universitaire de vouloir travailler scientifiquement sur un objet hostile à toute enquête, qui répugne la vérité sur elle-même. La vérité que vénèrent les philosophes et les honnêtes gens est confisquée, enfouie dans les abîmes de l’océan tel le Titanic.

Dans l’histoire de la police française, la vérité n’est pas aussi reluisante, car la police a participé « au génocide organisé par les nazis auxquels les autorités de Vichy ont livré des juifs recensés, raflés, internés par ses propres soins ».

Pour nos camarades assassinés, il y a un devoir de mémoire de la part des autorités de la République de permettre aux familles de savoir ce qui s’est passé, de consulter les archives de police. Même si les autorités cachent, et continuer de cacher la vérité, un jour, le « secret explosera », car le temps est le maître de toutes choses. Passons, maintenant très brièvement sur les missions de la police.

  1. Les missions de la police.

Le terme police, vient de polis (= cité, ou ville), et politeia (=constitution, ou régime, ou gouvernement). Dans La politique, Aristote fait de la politeia (la constitution idéale) le meilleur des Etats, à condition que cet Etat agisse bien, et que les citoyens soient heureux : « Or il est impossible d’agir bien selon le bien sans accomplir les actions bonnes, et il n’existe aucune action bonne, ni d’un homme ni d’Etat, sans vertu et sagesse pratique, et le courage, la justice et la prudence dans un Etat ont la même valeur et la même nature que les mêmes vertus dans l’homme individuel, à qui leur possession fait donner le nom de juste, de prudent et de modéré. » (La Politique, VII, 11323 b-35), en d’autres termes, on ne peut pas s’attendre dans nos Etats à une police honnête si à la base, il leur manque la vertu, et les autres qualités qui compose la justice et le bon ordre dans la cité. A ce propos Nicolas DELAMARE a raison d’affirmer : « L’unique objet de la police consiste à conduire l’homme à la plus parfaite félicité dont il puisse jouir dans cette vie… Elle a pour objet d’assurer aux hommes les biens de l’âme, les biens du corps et ceux qu’on appelle de la fortune. » (Histoire de la police, J.-M. Berlière).

Retenons que les missions de police est France sont assurées à la fois par la police et la gendarmerie. Nous avons les missions de police administrative et les missions de police judiciaires.

⃗Police administrative : est l’activité administrative qui vise à prévenir les troubles de l’ordre public, en assurant ainsi le maintien de la tranquillité, de la sécurité et de la salubrité. Elle a un rôle préventif de surveillance. Elle empêche que l’ordre soit troublé et intervient avant la commission de l’infraction. La ronde de nuit par exemple est un acte préventif efficace lorsqu’elle est réalisée régulièrement dans un secteur, mais elle devient judiciaire sur la base de renseignements avérés sur la préparation d’une infraction.

⃗Alors que la police judiciaire intervient après la réalisation de l’infraction (art. 14 CPP). Lorsqu’une information est ouverte, elle exécute les délégations des juridictions de jugements. Sa mission consiste à constater les infractions pénales, à en rassembler les preuves et à en rechercher les auteurs. Elle est typiquement judiciaire, car elle nécessite des enquêtes comme dans la fonction judiciaire.

Au total et pour faire court, il nous suffit simplement de s’appuyer sur le Code des délits et des peines du 3 brumaire an IV, pour constater que les missions de police sont des missions de protection publique, de tranquillité publique, et non comme en Afrique ou les missions sont altérées, perverties à cause de certains policiers complètement déréglés comme dirait Aristote dans l’Ethique à Nicomaque (livre VII).

Selon l’article 16 : « La police est instituée pour maintenir l’ordre et la tranquillité publique, la liberté, la propriété, la sûreté individuelle. ».

Article 17 : « Son caractère principal est la vigilance. La société considérée en masse est l’objet de sa sollicitude ». Commentaire : [Au Niger la vigilance a manqué, et a occasionné l’enlèvement la mort de deux jeunes français : Vincent et Antoine par un groupe de terroristes au bar le Toulousain, à quelques pas de la présidence de la République.] La sécurité et la vigilance sont à revoir à Niamey. Il faut que la police arrête de s’occuper de rechercher des prébendes et assure efficacement la sécurité des personnes et des biens.

Conclusion : 1°) Nous somme au cœur d’une nouvelle inquiétude sécuritaire au Niger, et en Afrique en général. J’ai l’intime conviction, que les autorités policières, l’Etat au premier chef, n’ont pas encore perçu la dangerosité de ce phénomène criminel, destructeur qu’est le terrorisme islamiste pour nos Etats. La détérioration, mieux la déflagration de l’Etat somalien aux mains des bandes de pirates et de Shebabs, suffit amplement à mettre en garde n’importe quel Etat sérieux. Car, ce qui est arrivé ailleurs, est en train de toucher les Etats Sahéliens. N’attendons pas d’aide du Ciel, mais recorrigeons nos institutions militaires et policières. Il faut que la sécurité au Niger soit la nouvelle devise de l’Etat. Halte donc à la corruption de la police, améliorer le traitement des policiers, reformer déontologiquement la police, mettre en place plus de dispositifs de sécurité depuis l’aéroport jusque dans les quartiers les plus sensibles : d’où la nécessité face au terrorisme de mettre en place un new plan Vigipirate au Niger. Aujourd’hui nous avons beaucoup de sociétés spécialisées en matière d’expertise sécuritaire, comme par exemple : S.E.A security  dont nous sommes partenaires: S.E.A security apporte un accompagnement opérationnel et de soutien logistique aux entreprises, en matière de sûreté-sécurité. Cette société fournit aux États, institutions, entreprises, entités et personnes potentiellement vulnérables faces aux menaces, actuelles et futures, des solutions de sécurité. S.E.A. Security permet d'anticiper la protection des personnes et des biens, des infrastructures, du patrimoine numérique et de l’échange des informations. Il existe donc des moyens techniques et technologiques pour faire face à l’insécurité, au terrorisme. L’Etat doit faire appel à de tels organismes pour protéger les citoyens, les biens et l’Etat. L’argent de l’Etat doit servir à assurer la sécurité que d’être détourné dans des comptes en Suisse. Aux grand maux, les grands remèdes.

 

2°) La formation du maintien de l’ordre par la police du Niger est à revoir, car on n’assure pas un maintien de l’ordre même dans les Etats européens en utilisant des armes létales contre les enfants du pays, contre des frères. Pour nous exprimer comme le Président F. Hollande, « moi Ministre de l’intérieur, ou Conseiller à la Sécurité Publique, jamais, et au grand jamais, je n’autoriserai l’usage d’armes létales contre nos citoyens. Il faut comme j’aime le dire souvent, utiliser les armes contre l’ennemi, contre les terroristes et non contre nos citoyens. C’est simplement de la bêtise politique.  

29 novembre 2012

NIGER: plaidoyer pour la création d’un commissariat de police pour les femmes.

«Il n’est pas possible à celui qui commet clandestinement quelque chose de ce que les hommes ont convenu entre eux de ne pas commettre pour ne pas faire de tort ni en subir, d’être sûr qu’il ne sera pas découvert, même si, dans le présent, il y échappe dix mille fois, car, jusqu’à sa mort, l’incertain est s’il continuera à n’être pas découvert » (Epicure)

Nous sommes à l’heure de toutes les interrogations sur la sécurité (asphaleia), sur sa concrétion dans les Etats démocratiques, et en voie de démocratisation. Une société humaine organisée, ne peut pas se concevoir sans une institution telle que la police. Et selon l’article 12 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 : « La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».

Partant de cette exigence, nous voudrions plaider au Niger pour l’émergence d’une police de proximité inédite, en mettant l’accent sur sa capacité opérationnelle. Nous sommes dans des sociétés aujourd’hui en voie de démocratisation, c’est raison pour laquelle, de nouvelles façons de voir notre société, nos institutions ne sont jamais des fictions de l’esprit, mais des idées rationnelles anticipatrices et annonciatrices de grands changements. Bref, des idées modernes pour la démocratie en Afrique, et pour le Niger en particulier.

Osons donc voir les choses en grand. Osons voir que le Niger innove en matière de droit de la femme et de la justice. L’idée d’un commissariat de police exclusivement destiné aux femmes, n’est pas fortuite, car elle participe d’une kyrielle de constats (de faits), de plaintes, de maltraitances de tous ordres sur les femmes, de la jeune fille à la femme adulte et mariée. Autrement dit, il y a des infractions au sens pénal du mot, qui ne sont pas sanctionnées avec les règles de droit qu’il faut. Beaucoup de femmes au Niger sont victimes de violences, de viol, d’agression, dont la plupart des cas sont mal traités par les agents et les autorités de police habilitées à rendre la loi. Nous voudrions parler de certains OPJ (officiers de police judiciaire) défaillants.

La question de la femme victime de non assistance par la police en l’occurrence masculine, porte atteinte à leurs droits, d’où la violation et l’absence d’équité dans le traitement de certains dossiers, notamment lorsque les femmes viennent courageusement porter plainte pour viol[1], et que les muchachos de la police, négligent. En termes de statistiques sur la délinquance et les violences sur les personnes, on dira que certaines infractions ne sont pas enregistrées, et ne reflètent pas suffisamment la carte de la criminalité policière au Niger. Par une telle méprise de leur état de victime, force est de reconnaître aujourd’hui un malaise dans l’institution policière. En clair, nous voudrions qu’il ait dans un avenir proche, une police féminine parallèle, pour mieux prendre en charge leurs concitoyennes femmes.

Nous savons par vocation et par expérience que la vérité dérange, et que les idées nouvelles heurtent des comportements archaïques, fossilisés par des années de médiocrité et de mépris comportementaux, de machisme stricto sensu. Mais par delà le machisme des hommes, par delà leur pseudo supériorité sur les femmes, aujourd’hui face à certaines plaintes de nos sœurs victimes de violence, et doublement victime de la méprise venant de l’autorité de police masculine, et donc par ricochet de la justice, nous estimons que si véritablement nous voudrions gouverner démocratiquement, et si nous voudrions inscrire nos principes de gestion démocratique dans la voie tracée par John Rawls, à savoir la justice comme équité,  il faudrait reconsidérer dans les faits cette injustice dégradante à l’endroit de la femme victime.

Depuis deux ans nous enquêtons sur cet aspect de la victimation, et du manque de justice efficiente vis-à-vis de certains cas manifestes. Pour mieux étayer notre proposition pragmatique d’une institution policière féminine, nous nous appuierons sur deux cas pratiques, comme dans une espèce de cas pratiques psychanalytiques. Nous avons laissé parler les victimes, et nous restituons leurs propos sur leur état, leur ressenti de victime. Partant des récits qui vont suivre, chacun pourrait saisir et sentir du doigt le processus par lequel la réalité devient vérité, honte politique et juridique, une atteinte gravissime à la dignité de la femme

Afin de rendre nos propos accessibles à tout le monde, nous nous efforcerons de ne pas employer des termes trop techniques, afin de mieux restituer des évidences-vérités dans une démarche narrative. Si en effet on pense et estime que l’Etat est là pour tous les citoyens quel que soit leur statut social, il faut qu’il soit là essentiellement et fondamentalement_ juridiquement_ pour les femmes victimes d’injustices policières et victimes de surcroît de : viol, violences, maltraitances, harcèlements sexuels, de mauvais avortements cliniques, de négligences cliniques en maternité, etc. D’un mot, il existe une réalité inique au Niger : des femmes victimes et esseulées face aux autorités de police et de la justice.

L’enquête de victimation que nous avons conduite au Niger a abouti à cette douloureuse découverte : la démocratie au Niger est malade de ses injustices. Partant de deux affaires criminelles parmi tant d’autres, nous voudrions poser les jalons d’une nouvelle institution policière moderne et sa nécessité.

1Les faits incriminés

Première affaire criminelle : Fati et son cousin Hama

Nous avons rencontré Fati lors d’un mariage au quartier Banizoumbou, et par le truchement d’une amie psychologue, elle apprit que je m’intéressais aux femmes victimes de viol, et de violences physiques. Elle m’apprit qu’elle est âgée de vingt (20) ans, qu’elle a un niveau troisième (BEPC : brevet d’étude du premier cycle). Sa maman décéda quand elle avait cinq (5) ans, et l’année d’après son père se remaria avec une autre femme, qui au lieu de remplacer affectivement leur maman, devint au fil des années la rivale des enfants de l’ex femme décédée. Fati a trois sœurs. Les deux sœurs sont mariées et ont des enfants. Quant à Fati, un homme depuis deux ans s’intéressait à elle, avec comme objectif de la marier.

Mais voilà que dans la famille, un cousin concupiscent et vicieux_ délinquant morbide _ chercha à chaque occasion où Fati est sur sa route, de la violer : lors des baptêmes, mariages. Bref, toutes les circonstances sont bonnes pour ce délinquant de vouloir assouvir ses instincts de violeur_. Or, Fati éduquée dans les bonnes valeurs familiales n’avoua jamais les éternelles tentatives de viols de son cousin Hama. Il a fallu un jour, le jour fatidique où justement elle sortait de son boulot sis Yantala et attendait un taxi pour rentrer chez. Et voilà que passait son cousin Hama sur une moto, qui dès qu’il aperçut sa cousine, se proposa de la déposer chez elle. Mais le malfrat sur le coup changea d’avis et immédiatement peaufina un plan de viol. De Yantala, il bifurqua vers un hôtel très éloigné de la ville, à la rive droite où même les taxis hésitent à aller, à cause de la distance et de l’absence de clients.

Hama imagina maints mensonges pour que Fati l’accompagne dans cet hôtel, et une fois rentrés dans une chambre qu’il a payée, il força Fati à se déshabiller. Et devant le refus de cette dernière, il employa les grands moyens, menaça de la laisser sur place, puis ce fut des gifles, et enfin comme il est plus fort physiquement que sa cousine, il parvint à la déshabiller et à abuser d’elle[…]. Meurtrie, violée, et en pleurs, Fati fut ramenée par son cousin à la maison qui repartit aussitôt sans daigner saluer la famille.

Fati rentra en pleurs à la maison et raconta à son père et à sa sœur Salamatou se qui s’est passé. Le Père de Fati qui est très religieux et qui ne voulait pas que la famille soit déchirée par ce qui vient d’arriver, manda un de ses fils pour aller chercher le cousin qui vint alors se justifier sur ce dont sa cousine l’accusait. Il nia en bloc le viol. Mais reconnait qu’il a essayé de la violer sans résultat, car sa cousine se défendait comme elle vraie tigresse. Devant les aveux de son cousin, et surtout qu’il jurait sur le Coran de n’avoir pas touché sa cousin, le père de Fati classa l’affaire. Mais Fati, ne dit pas son dernier mot, elle partit à l’instigation de sa grande sœur, porter plainte pour viol au commissariat.

Au commissariat de police, on lui délivra une convocation à l’attention de son cousin, qui se présenta et nia encore une fois les faits, mieux déclara que Fati a consenti à le suivre. Mais pour le viol, il nia en bloc. Pour asserter qu’il y a eu bel et bien eu viol, les agents de police demandèrent à Fati d’aller faire un examen de génécologie qui établira si oui ou non il y a eu viol. Fati se présenta dans deux maternités qui déclinèrent leur compétence en matière d’établissement de constat de viol. La dernière maternité, lui conseilla d’aller voir la maternité centrale. Alors Fati très en colère rebroussa chemin, et se résigna. Car du commissariat de police qui laissa son cousin repartir sans être inquiété de quelle que sanction que ce soit, jusqu’à la maternité où les sages femmes furent dubitatives sur son viol, Fati fut très en colère contre tout le monde, et rentra se consoler dans les bras de sa grand-sœur, qui finalement, résuma ce qui arriva à sa pauvre sœur : accepte la volonté de Dieu.

Au total et si nous nous appuyons sur le sens de l’article 222. 23 du Code pénal, force est de constater que du début à la fin, il y a eu préméditation et acte de viol, même si les policiers se sont vite débarrassés de l’affaire, arguant selon eux-mêmes, à un viol par consentement ce qui est absurde selon les termes de la définition du viol.

Partant toujours de l’article 222. 23 du Code Pénal français, les trois conditions du viol sont réunies : « la contrainte, la surprise, et la pénétration », car Fati soutint mordicus devant les flics qu’elle fut violée, même si les sages femmes refusèrent de lui faire le test de viol. C’est donc la preuve qu’il a eu un crime, et que Fati a été laissée à elle seule sans assistance ni justice.

Il saute donc aux yeux que les policiers et la maternité ont failli à leur devoir, et sont donc pénalement condamnables. Pour nous, eu égard à ce qui est arrivé à Fati qui n’est que la face cache de l’ice berg de beaucoup de crimes silencieux au Niger, il y a sans conteste, beaucoup violations, de crimes qui dorment dans les consciences de certains individus qui se croient éternellement au dessus des lois. Or ils ont tort de se croire à l’abri de toutes sanctions, de rester éternellement impunis. Le sage Epicure soutient en effet qu’: «il n’est pas possible à celui qui commet clandestinement quelque chose de ce que les hommes ont convenu entre eux de ne pas commettre pour ne pas faire de tort ni en subir, d’être sûr qu’il ne sera pas découvert, même si, dans le présent, il y échappe dix mille fois, car, jusqu’à sa mort, l’incertain est s’il continuera à n’être pas découvert »[2]. En d’autres termes, l’action injuste est toujours découverte, en tant qu’elle est du point de vue des lois une infraction ou un délit punissable. 

Dans le cas du drame que vivent certaines victimes, il est temps qu’elles sortent de leur silence et portent plainte afin que les responsables soient punis. Pour le cas de Fati au-delà du viol, il y a eu déni de la présomption d’innocence de la victime : au commissariat elle fut confrontée à des muchachos qui ont vite justifié le consentement, et à la maternité, les sages femmes ont fait montre de leur incompétence face à une affaire qui relève selon elles, plus des tribunaux et de la police que de la maternité.

2- Deuxième affaire criminelle : le harcèlement sexuel.

 

Malika et le prof de physique (Joaquim).

 

Malika est une fille très studieuse et très belle. Elle était quasiment la miss du Lycée (x). Elevée dans une famille aisée, elle avait tout pour réussir. Du primaire au lycée elle était parmi les meilleures de la classe. Je fis sa rencontre lors d’un dîner organisé par un ami enseignant qui connaissait le dossier, car ayant été un de ses anciens profs de philosophie et meilleure élève dans sa matière. Ayant appris que son enseignant recevait un autre ami qui investigue dans les cas de harcèlement[3], elle accepta avec enthousiasme l’invitation, et sans complexe me confia ses pensées et ses  souffrances.

Voilà en substance ses propos.

Je suis Malika, j’ai eu mon Bac C (Bac S en France) avec mention bien. Mais entre la première C et la terminale C, quelle galère ! Mon prof de physique chimique fut mon cauchemar. On aurait dit que depuis qu’il m’a vue en classe de première, toutes ses pensées se sont focalisées sur mon corps. Il  voulait vaille que vaille que je couche avec lui. Il m’a fait plusieurs avances : des rendez-vous à la bibliothèque, des rendez-vous chez lui, des cours particuliers, bref, il déploya une armada de stratégies qui ont failli. Et pour me noyer, mes notes de classe ont pris un coup. Il me corrige avec désinvolture, m’envoie au tableau juste pour essayer de m’humilier.

Or, tous mes camardes sont au courant de son jeu malsain. Il était visible pour tous qu’il me désirait ardemment et était prêt à tout. Comme ses tentatives en classe de première ont échoué, il revient à la charge en Terminale. Et cette fois-ci ouvertement il me signifia que sans lui, sans son intervention, je ne réussirais pas mon bac. J’informai mes parents sur tout ce que le prof me faisait endurer. Mon père avisa le directeur du lycée qui fut stupéfait par tout ce que mon père lui raconta. Le directeur le convoqua et le menaça que si d’aventure il y a plainte de la part de ma famille, il sera renvoyé.

Mais comme nous l’a si bien enseigné notre prof de philosophie, ceux qui sont aveuglés par leurs instincts n’entendent pas raison. Deux mois plus tard, il repartit à la charge. Un jour que j’étais seule en classe, il passa et me remarqua. Il revient sur ses pas pour me demander ce que je faisais là toute seule ? Il s’approcha de moi, et jeta un œil sur mon cahier, et fut surpris que je ne faisais pas de la physique, mais de la philosophie, sur le chapitre Art et Technique. Il fut déçu et réitéra sa menace :

_ tu vois, tu ne vas jamais avoir ton bac, si tu ne penses qu’aux matières littéraires, je suis le seul qui peux t’aider pour réussir.

Et joignant la parole aux gestes, il me toucha l’épaule comme si j’étais sa petite amie. Je le repoussai, et cela le mit en colère. Aussitôt, je ramassai mes affaires, et me dirigeai vers la porte de la classe, quand j’entendais ce qu’il disait dans sa gorge comme un enfant :

_ mais Malika, pourquoi tu me fuis et tu m’en veux ainsi ? Je voudrais être ton ami. Attends et écoutes.

Le coquin, il savait anticiper les choses. Je m’arrêtai, et lui d’avancer prés de moi, et par derrière. Il plaça ses mains autour de ma hanche, sa nuque dans le creux de mon épaule, et me murmura dans les oreilles : Malika, tu ne sais pas comment je t’aime, et je souffre que tu me résistes. Et comme je devinais ses gestes, il voulut profiter pour abuser de moi en se frottant sur moi. Je me débattis vigoureusement. Mais comme il était plus fort que moi je lui assénai un coup dans les entrecuisses, ce qui me permit de me libérer de son étreinte et de m’échapper. Sur le conseil d’une amie, je me présentai au commissariat pour porter plainte. L’inspecteur de police me signifia qu’il n’a pas le temps de s’occuper des filles qui allument les profs, et qui viennent les accuser de harcèlement. Va dire çà à l’inspecteur pédagogique, ou à ton directeur, pétasse. Je ressortis écœurée.

Et depuis ce jour, je fus sur mes gardes, et je me suis juré de ne plus amener mes problèmes à la police. Quel accueil, et quel traitement ? Je pense que le coup violent dans les entrecuisses a certainement produit des effets. Et depuis, il se méfie de moi. Mais surtout, de la police, je me méfie toujours. Car pour eux un enseignant harceleur n’est pas un criminel, mais que ce sont les filles qui provoquent le désir du harceleur. Dans quelle société sommes-nous alors si ce que nous disons devant les muchachos de la police n’a aucun crédit ?

 

De la justification d’une institution de police féminine

 

Il ressort de ces deux affaires que la police, mieux le traitement des affaires criminelles au Niger souffre de beaucoup de négligences. Un pays ne peut pas aspirer à la démocratie, à l’universalité des droits de l’homme, si dans la pratique, il y a deux poids deux mesures. La relecture de l’article 12 de la DDHC est donc hic et nunc une condition sine qua non.

L’idée d’un commissariat pour les femmes se justifie donc à la lumière de ces deux affaires dévoilées. Pourquoi ? Je pense qu’au regard de ces deux témoignages, il est patent de dire qu’il y a eu des manquements graves aux déontologies de la police et de la santé publique (la maternité), car ces deux institutions de l’Etat, pour ne citer que celles-là ont fait fi des droits de certaines citoyennes. D’où, la nécessité d’une haute autorité de contrôle disciplinaire qui par sa mise en place, permettre à toute citoyenne victime d’injustice, de saisir cette haute autorité qui émettra un avis pénal après audition des deux parties, et transmettra son rapport à qui de droit,  aux fins de sanctions disciplinaires à l’endroit des fonctionnaires défaillants.

Le citoyen pourra en effet saisir cette haute autorité, via un député, ou une association habilitée (association aux victimes, associations œuvrant dans le cadre de la restauration des droits de l’homme, etc.). Indirectement, il est possible aussi de désigner un médiateur de la République qui travaillera en synergie avec les associations et les députés, pour transmettre dans les délais les plaintes des victimes. Cette haute autorité fonctionnera comme une sorte de cour pénale nationale qui rendra justice aux citoyens.

Par cette démarche, pensons-nous, il est possible de rapprocher dans nos nouvelles républiques démocratiques, le citoyen de sa justice et de son Etat. Par conséquent, un commissariat national aux femmes trouvera donc tout son sens et sa nécessité, et constituera une innovation en matière de justice et d’équité. C’est parallèlement renforcer le nombre de femmes dans l’institution policière, afin  que les commissariats féminins puissent avoir plus de moyens humains et matériels. Ainsi, pour la première fois, des femmes en mixité avec les hommes (si elles le souhaitent), pourront avoir plus de liberté d’action et être plus proches des femmes victimes.

Par ailleurs, depuis les événements récents sur l’insécurité dans la capitale, liée aux enlèvements d’occidentaux, qui a conduit le gouvernement et la police à engager une opération de rafle de grande envergure, force est de constater que les femmes sont exposées plus que les hommes à la criminalité et aux violences. C’est raison pour laquelle nous plaidons pour une nouvelle élite policière bien formée et efficace pour défendre et protéger les femmes contre toutes formes de violences ou de violences.

Si nous accordons fermement une grande importance pour l’avènement d’un tel commissariat de police féminine, c’est parce que la police en Afrique et au Niger en particulier ne dispose pas de structures de police de contrôle, telles que l’IGPN (inspection générale de la police nationale), ou de l’IGS (l’inspection générale de la sécurité) que nous trouvons par exemple en France, qui interviennent régulièrement en cas de manque à la déontologie policière. Et même si d’aventure, elles existent, il importe de mettre en place cette haute autorité de contrôle et de discipline, car aussi longtemps que les policiers et autres fonctionnaires masculins défaillants ne sont pas sanctionnés, on reste au niveau perpétuel de l’impunité. Or, nous savons depuis les sociétés grecques, jusqu’aux Etats démocratiques modernes, que la démocratie ne rime pas l’impunité. D’où la nécessité aujourd’hui de cette nouvelle institution policière pour les femmes.

 

 



[1] Partant du Code pénal que nous connaissons le mieux, le viol est défini comme suit : «Tout acte de pénétration sexuelle, de quelle que nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte ou surprise est un viol ». Art. 222. 23 du Code Pénal français. Partant, le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle. 

[2] Maxime XXV, in Epicure, lettres et maximes, trad. Marcel Conche, , PUF, 2005, p.243.

[3] Selon le Code pénal français, le harcèlement est défini comme suit : « le fait de harceler autrui en donnant des ordres, proférant des menaces, imposant des contraintes ou exerçant des pressions graves dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle, par une personne abusant de son autorité que lui confèrent ses fonctions ». Article. 222. 33. L’harcèlement est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

20 novembre 2012

sécurité et l'Etat: Le droit naturel de légitime défense contre les criminels : Al-Qaida, Aqmi, MUJAO, Boko Haram, etc. ?

 Des créatures dangereuses, nocives empoisonnent nos Etats, sous le couvert fallacieux du Djihad. Au sens de Rousseau, il est juste de dire qu’en considération de crimes gravissimes commis contre la sûreté des citoyens, et contre l’Etat malien, ils ne sont citoyens d’aucun Etat. Vu qu’ils se sont déliés de tout pacte républicain, l’Etat moderne doit les considérer en bonne et due forme, tels des « ennemis publics ». (Cf. texte-1)

 Criminologiquement, nous avons affaire à un conglomérat de criminels, ou pour mieux dire, suivant le Code Pénal français : une « association de malfaiteurs ». A la lumière de la situation sécuritaire au Nord du mali, nous estimons, qu’il est temps que le Léviathan [L’Etat, l’autorité politique] sévisse, au nom de « la sécurité de l’innocent » comme dirait John Locke. Car si [on] traîne les pattes à négocier éternellement, vainement, les djihadistes, ennemis des droits les plus élémentaires de nos concitoyens, risqueront de s’emparer des Etats africains, et tels des fauves affamés, dévoreront tout sur leur passage, du Mali jusqu’au Tchad. Impérialisme djihadiste ? Sans conteste. D’où aujourd’hui l’urgence de la guerre juste contre les djihadistes. (Cf. Texte-2)

 A vrai dire, lorsque la sécuritaire l’Etat est menacé dans ses fondements, n’est-il pas juste et utile de faire la guerre contre les criminels ?

Pour approfondissement.

Texte -1 : « D’ailleurs, tout malfaiteur attaquant le droit social devient par ses forfaits rebelle et traître à la patrie, il cesse d’en être membre en violant ses droits et même il lui fait la guerre. Alors, la conservation de l’Etat est incompatible avec la sienne, il faut qu’un des deux périsse, et quand fait mourir le coupable, c’est moins comme citoyen que comme ennemi. Les procédures, le jugement sont les preuves et la déclaration qu’il a rompu le traité social, et par conséquent qu’il n’est plus membre de l’Etat. Or, comme il s’est reconnu tel, tout au moins par son séjour, il en doit être retranché par l’exil comme infracteur du pacte ou par la mort comme ennemi public ; car un tel ennemi n’est pas une personne morale [= un être abstrait], c’est un homme, et c’est alors que le droit de la guerre est de tuer le vaincu » (Du contrat social, II, 5, in La Peine de Mort, Jean-Marie Carbasse, Paris, PUF, 2002).

Texte-2 : « Selon la loi fondamentale de la nature, comme il faut assurer la conservation de l’humanité dans toute la mesure du possible, si l’on veut sauver tout le monde, il faut donner la priorité à la sécurité de l’innocent. On peut détruire l’homme qui vous fait la guerre, ou qui s’est révélé l’ennemi de votre existence, pour la même raison qu’on peut tuer un loup ou un lion : parce que les hommes de ce genre échappent aux liens de la loi commune de la raison, parce qu’ils ne suivent d’autre règle que celle de la force et de la violence, on peut donc les traiter comme des bêtes de proie, comme des créatures dangereuses et nocives qui vous détruiront à coup sûr chaque fois que vous tomberez en leur pouvoir » (Locke, Second traité sur le gouvernement civil, 3, 16, in La Peine de Mort, Jean-Marie Carbasse, Paris, PUF, 2002).

 

 

23 octobre 2012

Qu’est-ce que Gouverner ?

Qu’est-ce que Gouverner ?

Socrate s’adressant à Euthydèmos : « Par Zeus, dit Socrate, c’est la plus belle qualité et le plus important des arts que tu ambitionnes ; car c’est celui des rois et il s’appelle royal »(Les  Mémorables, livre V, chap. II, p. 387, in Xénophon, Œuvres Complètes 3 : Les Helléniques, l’Apologie de Socrate, Pierre Chambry, Paris, Garnier-Flammarion, 1967).

Socrate :« Gouverner fait partie de l’activité la plus importante et la plus haute, et qu’elle ne se
donne pas aux hommes ex nihilo, sans avoir profité comme le souligne Socrate de l’aide de bons maîtres. ». (Xénophon,
Œuvres complète 3 : Les Helléniques, L’Apologie de Socrate, Les Mémorables, trad et notes par Pierre Chambry, éd. Garnier Flammarion,
1967, p. 385).  

Gouverner comme exercice de la vraie politique ?

La vraie politique, est pragmatique et vise toujours et essentiellement ce qui est « bien », « utile » et « juste » pour les populations.

Gouverner, c’est rendre justice et protéger les populations.

Mais on ne peut gouverner les foules, si on ne sait pas aussi se gouverner, d’où chez les Grecs l’art de se gouverner soi-même.

Pour Michel Foucault: « l’art de se gouverner soi-même devient un facteur politique déterminant. On sait l’importance prise par le problème de la vertu des empereurs, de leur vie privée et de la manière dont ils savent maîtriser leurs passions : on y voit la garantie qu’ils sauront mettre d’eux-mêmes une limite à l’exercice de leur pouvoir politique. Mais ce principe vaut pour quiconque doit gouverner : il doit s’occuper de lui-même, guider sa propre âme, établir son propre éthos » (M. Foucault, Histoire de la sexualité, III, le « souci de soi », Paris, Gallimard, 1998 p. 122).

Conclusion : De la brièveté du pouvoir. 

Le Cyrus,  de Xénophon constitue un portrait édifiant du soucie de soi, que nous rapporte Michel Foucault : « Nous ne pouvons reprocher aux dieux de n’avoir pas réalisé tous nos vœux », dit-il en songeant à ses victoires passées ; « mais si, parce qu’on a accompli de grandes choses, on ne peut plus s’occuper de soi-même et se réjouir avec un ami, c’est un bonheur auquel je dis adieu volontiers » (M. Foucault, Histoire de la sexualité, III, le « souci de soi », op.cit., p.60-61).

 Il ne faut pas que le pouvoir aliène les hommes politiques. Or aujourd’hui, ces hommes politiques qui ont séjourné au pouvoir en Afrique ne se soucient pas de leur âme. Ils sont obnubilés par le pouvoir. Sans ce dernier, ils sont à l’image du Céphale de La République de Platon, qui angoissait de quitter cette vie, sans savoir ce qui adviendrait de ses biens, des ses richesses. De fait, n’ayant pas eu le temps de sauver son âme, Céphale craignait de mourir. Cet exemple est la preuve si besoin est, que la richesse ne procure pas la sécurité, ni la tranquillité de l’âme, ni le pouvoir. Il faut mourir en paix, sans penser aux biens superfétatoires. Ce conseil est valable pour l’homme politique au pouvoir.

 Le bon dirigeant doit donc éviter de faire du pouvoir une propriété personnelle. Il doit apprendre à s’éloigner progressivement des biens du pouvoir. D’où la nécessité pour lui de gouverner bien, comme le sage, et quitter le pouvoir en paix, sans angoisse, ni vertigo. Si on sait gouverner avec sagesse, et justice, on saura en effet l’inanité de tout pouvoir, sa brièveté.

Approfondissement.

Texte sur la connaissance de soi, propédeutique à la direction de l’Etat :

Socrate : « Dis-moi, Euthydèmos, demanda-t-il, es-tu jamais allé à Delphes ?_ Oui, par Zeus, répondit Euthydèmos ; j’y suis allé deux fois._ As-tu remarqué alors quelque part sur le temple l’inscription : Connais-toi toi-même ?_ Oui. _ L’as-tu vue d’un œil distrait, ou as-tu fais attention et as-tu essayé d’examiner qui tu es ?_ Non, par Zeus, répondit-il ; car je croyais le savoir parfaitement. J’aurais en effet de la peine à connaître chose, si je ne me connaissais pas moi-même. _ Penses-tu que, pour se connaître soi-même, il suffise de savoir son nom, ou qu’à l’exemple des maquignons, qui ne croient pas connaître le cheval qu’ils veulent connaître, avant d’avoir examiné s’il est docile ou rétif, vigoureux ou faible, vite ou lent, et s’il a les autres qualités et les défauts relatifs à l’usage qu’on en fait, celui-là seul connaît ses forces qui a examiné quel il est relativement à l’usage auquel l’homme est destiné ?_ C’est à mon avis, dit-il ; quand on ne connaît pas ses forces, on ne connaît pas soi-même. N’est-il pas évident, reprit Socrate, que cette connaissance d’eux-mêmes procure aux hommes une foule d’avantages et que la méconnaissance de leur valeur leur attire une foule de maux ? Et en effet ceux qui se connaissent eux-mêmes savent ce qui leur est utile et discernent ce qu’ils peuvent faire et ce qu’ils ne peuvent pas, et, en faisant ce qu’ils savent, ils se procurent ce dont ils ont besoin et mènent une vie prospère et, en s’abstenant de ce qu’ils ne savent pas faire, ils évitent les fautes et échappent à l’adversité. Par le même moyen, ils sont en état de juger des autres hommes et ils se servent d’eux pour se procurer les biens et se garder des maux ». (Les Helléniques, Livre IV, chap. II, p. 390-391, in Xénophon, Œuvres Complètes 3, Pierre Chambry, Paris, Garnier-Flammarion, 1967). Partant du postulat de la méconnaissance des vrais problèmes et aspirations du peuple par l’homme politique africain, posons l’Equation mathématique suivante : soit X= les hommes (Maguignons), et Y= le cheval (le peuple), à quelle condition (probabilité), le populiste ou le tyran au sens grec, renversera-t-il le pouvoir des démocrates ? Autrement dit, est-il possible avec les cycles de remises en questions de la démocratie en Afrique, que ces crises politiques enfantent un jour d’un tyran grec, ou d’un dictateur romain ?

19 mai 2012

Niger: insécurité routière

La capitale du Niger, Niamey, est infestée de chaffaurds drogués, sans aucun respect du code la route: time is money. Et devant un stop de police, près du rond Gaweye, ce camion a débordé pour échouer dans une fontaine: aucune victime, mais ses passagers ont été légèrement blessé. La scène a été sécurisée par des agents de sécurité de l'agence de sécurité : le Bouclier installée près de la morgue nationale.

 

Pour moi il est clair que le chaffeur a paniqué à la vue des policiers ripoux toujours postés à cet endroit stratégique de racketage des camions et des taxis.

Les images en disent long sur la vitesse et l'état du camion.P1010002P1010003

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