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NIGEROPOLIS
19 mai 2012

Niger: gai savoir sur l'affaire des otages français

La mort de l'otage français Antoine de Léocour, ne    pouvait pas ne pas arriver.

 

La mort d'un individu qu'il soit un malfaiteur ou un innocent est toujours dramtique. C'est donc un évènement dans le temps. Or,    aujourd'hui avec les avis du parquet qui reviennent donner une autre version des faits, on retombe dans un véritable feuilleton comme les aiment les médias. Les parents d'Antoine de Léocour, les médias et les juges ne se comportent-ils pas tels des devins ou des divins, en essayant de faire en sorte que ce qui  a eu lieu, ne puisse pas être.

 

En matière de prise d'otages et d'opération de libération des otages, tout peux arriver. Personne n'a un fétiche pour que la mort ne puisse pas passer lors de telles opérations. Les militaies ne cogitent pas comme les civils. Dès lors qu'une action est décidée et engagée avec tous ses risques, on ne revient plus pleurnicher sur les conséquences en bien ou en mal.

 

Il faut que les civils et l'opinion apprennent en matière de lutte contre le terrorisme à féliciter les militaires et les gendarmes    qui bravent aussi la mort en essayant de sauver les otages. Quand ce sont des civils -journalistes, touristes, humanitaires, fonctionnaires_ qui sont pris en otages, l'opinion s'émeut, s'inquiète. Mais quand ce sont des mlitaires ou des gendarmes, la situation ne suscite pas trop d'engouement. Quelle injustice! quelle discrimination!

 

Ausis, pour faire comprendre ce qui est arrivé aux deux otages français tués entre le Niger et le Mali, nous avons choisi de    passer par une histoire réelle d'intervention de sauvatage, pour montrer à quel point dans certaines situations de prises d'otages, il n'est plus possible de parlementer ou d'attendre la décision  du politique.   

 

Dans la revue trimestrielle de la gendarmerie nationale en date de juin 2008, n°227, nous trouvons un éloquent et émouvant témoignage d’un gendarme français qui fut libéré par ses pairs lors de leur prise d’otages par les indépendantistes de la Nouvelle Calédonie. Les péripéties de cette prise d’otages et les conditions dans lesquelles leur libération fut faite ont été rapportées par le gendarme Christian Sézanne :

« -Le 22 avril 1988, une cinquantaine d’indépendantistes attaque par surprise le cantonnement de la brigade de gendarmerie de Fayaoué sur l’île d’Ouvéa. Quatre (4) militaires de la gendarmerie sont tués, un (1) grièvement blessé, les autres son emmenés comme otages. Les gendarmes entravés ont dû subir une marche forcée pendant plusieurs jours. Ils ont ensuite été reclus dans une grotte en proie d’abord à la soif, à la faim et à la fatigue, puis à l’incertitude de leur sort. Face à cet enlèvement, l’Etat français n’est pas resté en méditation sur les concepts de libertés, à savoir s’il faut ou non libérer les otages. D’un mot    intervenir militairement ou négocier avec les « armes des libertés fondamentales ».

Le 5 mai 1988, des militaires des forces spéciales de l’armée dont le 117 choc, et le commodo Hubert, ainsi que le GIGN et l’escadron parachutiste de la gendarmerie, participent à l’assaut de la grotte de Gossanah et libèrent tous les otages saints et saufs. Le bilan est de dix-neuf (19) morts parmi les ravisseurs et de deux (2) chez les forces armées, sans compter les nombreux blessés de part et d’autres. »[1]. Quel enseignement faut-il tirer ?

L’attaque d’une gendarmerie, institution de l’Etat français, est considérée aux yeux de la loi, comme un crime grave contre les institutions de la république. Et la prise d’otages un acte terroriste et une atteinte à la liberté et à la sécurité des otages. Au-delà de la dimension tragique du dénouement, l’Etat via l’armée a rempli sa mission de défense et de sécurité des institutions de l’Etat et des citoyens. Si cependant ce dénouement a été sanglant, c’est parce que estime le gendarme Christian Cézanne, que l’époque se prêtait à un autre événement politique déterminant : « la France est alors à l’entre deux tours d’une élection résidentielle en période de cohabitation, suspendue à l’issue des négociations en vue de la libération des otages au    Liban ».[2].

Pour rappel : « au milieu des années 1980, onze français sont enlevés au Liban par deux organisations intégristes pro iraniennes clandestines, le Jihad islamique et l’organisation de la justice révolutionnaire. L’un des otages, le chercheur    Michel Seurat, meurt durant sa détention. Enlevé en même temps que lui, le 22 mai 1985 le journaliste Jean-Paul Kauffman est libéré le 4 mai 1988 en même temps que deux diplomates, Marcel Carton et Marcel Fontaine. Les autres otages (Philippe Rochot, Roger Auque) tous libérés en 1986 et 1987 ».

En outre, la presse n’a pas suffisamment couvert le dénouement avec l’intérêt qu’il lui fallait. Mais en lieu et place, la presse a    colporté des faussetés sur l’action militaire. D’où le mur qui s’est élevé entre les autorités de l’armée française et la presse. La presse en effet a cette fâcheuse façon de dénaturer la vérité à l’image des sophistes grecs, pour quasiment jeter des fleurs aux preneurs d’otages qui deviennent du coup des victimes, et l’armée des agresseurs.Sur un plan diplomatique, on peut aussi avancer que les politiques préfèrent plus que les prises d’otages se soldent pacifiquement, que par l’emploi de la force qui ne profite pas médiatiquement au pouvoir en place : trop de violence, de sang, de mort, même dans le camp des ravisseurs, conduit toujours l’opinion publique à dénier la répression systématique de préférence à la négociation. Mais pour un otage qui a été témoin d’un tel événement tragique et traumatisant, l’aspect souffrance morale et physique des otages a été occulté au profit de la victimisation des indépendantistes. Or, avance le gendarme, on a vite fait d’oublier les conditions de détentions des otages qui furent épouvantables et inhumaines.

 

En fonction de ce qui précède, nous voudrions dire que lorsque la vie des otages est en jeu, certaines négociations sont peines perdues[3]. La preuve en est que les indépendantistes après les premières négociations n’ont libéré qu’une partie, les autres ont été conduits au nord de l’île fortement gardée. C’est l’utilisation de    l’humain pour aboutir à des fins, qui nécessite à nos yeux une intervention militaire.


[1]Revue trimestrielle de la gendarmerie, juin 2008, n°227, p. 14.

[2]Revue de la gendarmerie, n°227, p. 15.

[3]Des otages français ont été décapités par le groupuscule islamiste d’Al Qaida au Mali.

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